Liebe M.
Herzlichen Dank fuer deine anregende Rueckmeldung; du hast natuerlich Recht. Der AIDS Medienrummel laesst andere Ungerechtigkeiten und Schicksale vergessen; allgemein aber vergessen wir hinter all den Zahlen und Statistiken, mit denen wir ueberschuettet werden, dass dahinter Menschen, Schicksale stehen. AIDS ist da ein Beispiel, es gibt leider zu viele andere. Und dass es auch uns haette treffen koennen, das vergisst man manchmal...
Und leider werden auch im HIV/AIDS-Bereich die meisten Gelder fuer Praevention, Forschung oder medizinische Unterstuezung ausgegeben, und nur wenig ist vorhanden fuer die psychosozialen Folgen von AIDS, das gerade hier in Afrika mit Armut und Ausgrenzung verbunden ist...
Aber viel bleibt zu tun, viele Ungerechtigkeiten, viel Leid gibt es auf dieser Welt ... doch wenn jeder kleine Schritte tut...?
Und gerade deshalb ist ja der Austausch mit anderen Menschen wie dir oder PBI so schoen, da man sich gemeinsam findet im Bestreben, der Ungerechtigkeit und der Lieblosigkeit einen Gegenpol zu schaffen und sich gegenseitig in dieser Arbeit, und sei sie noch so 'klein", zu staerken...
Wuensch dir eine ganz schoene Woche und sende dir ein paar warme Sonnenstrahlen aus Ouaga
Herzlich
E.
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Bern, Dienstag, 23.1.08:
Liebe E.
Ich habe Deine Gedanken zum Leben mit der positiven AIDS-Diagnose gelesen — hab vielen Dank!
Darf ich hier rasch meine Gedanken skizzieren? Wir alle, die wir leben, sind zum Tod verdammt, denn wir sind alle sterblich. Leider vergessen das aber die meisten Menschen die meiste Zeit und tun so, als wäre unsere Zeit hier endlos.
Manchmal fühle ich ein wenig Ärger aufsteigen in mir, wenn ich vergleiche, wie viel Medienpräsenz AIDS-Infizierte haben im Vergleich zur inexistenten Präsenz von Menschen mit Hirnverletzungen oder Menschen mit Parkinson oder MS oder Krebs oder Kriegsversehrungen. Vielen von ihnen sieht man auch nichts an und doch leiden sie unsägliche Qualen und werden ausgegrenzt.
Versteh mich bitte nicht falsch: Ich möchte keine dieser Gruppen gegeneinander ausspielen und sagen, das eine ist schlimmer oder weniger schlimm als das andere. Aber einfach manchmal ein wenig relativieren und sagen: Hey, das Menschenleben ist ungerecht. An vielen, viel zu vielen Orten auf dieser himmeltraurigen und doch so wunderschönen Welt ist ein Leben völlig wertlos, und an anderen Orten werden Hunderttausende von Franken oder Dollars ausgegeben, um ein einziges Leben zu retten. Diese Ungerechtigkeit erdrückt mich manchmal fast.
Dir bin ich sehr dankbar für Deinen Einsatz für Menschen, die noch viel ungerechter behandelt werden — hier in der Schweiz ist es sicher schon schlimm genug, wenn man eine schlimme Krankheit diagnostiziert bekommt. In Ouagadougou muss es unvorstellbar sein!
Darum wünsche ich Dir immer wieder viel Mut und Ausdauer. Und schicke Dir einstweilen ganz herzliche, leider viel zu wenig winterliche Grüsse aus Bern
M.
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Ouagadougou, 22.1.08:
Comme vous savez je travaille dans un centre qui s'occupe de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida. Mais comme vous le savez peut-être aussi, on ne peut pas reconnaître comme cela les personnes infectées, sauf les personnes qui sont déjà três malades et qui portent des symptomes des maladies opportunistes ... Donc moi dans mon travail quotidien, j'oublie souvent que les personnes sont porteur d'un virus qui est mortel pour eux...
Ce samedi, on n'avait pas grand monde au centre, donc je me suis decidée spontanément de me faire dépister et ainsi également de faire connaissance avec le service de dépistage de l'association.
C'était vraiment intéressant: mes collègues ont été assez surpris de voir que moi-même je faisais un test. Ils ont bien appliqué toute la procédure et m'ont posé toutes les questions pour évaluer mon "risque"...
Je prends tout à la légère car je suis convaincue d'etre négative et de faire le test rien que par routine.
Je prends tout à la légère car je suis convaincue d'etre négative et de faire le test rien que par routine.
Puis on me pose la question sur ce que je ferais si les résultats étaient positifs ... Et là, j'ai eu quand même ... Je commence à réfléchir un peu et à me sentir vraiment bizarre. Si moi j'étais positive ... Moi aussi, je suis concernée par cette maladie mortelle, et moi non plus, je ne suis pas écartée à 100% du risque de m'infecter ... Et je commence à réflechir si je n'ai vraiment pas couru de risque ces derniers mois depuis le dernier test ...
Bon, je me rassure apres un petit moment de doutes, la prise de sang avec une seringue neuve, pas de soucis alors. Je dis au revoir et je pars en weekend et j'oublie toute la question.
Donc ce matin je me rappelle du coup que je devrais encore aller chercher le résultat. Je fais la queue comme tout le monde pour avoir une consultation. J'attends et je commence à me sentir bizarre .. Et si quand-même ? Si j'avais eu une blessure, on a mis le préservatif trop tard? On a pas oublié une fois ou bien...? etc. etc. Je commence à m'angoisser un peu. Je regarde les gens autour de moi et je me rends compte qu'on est tous dans la même situation. Il n'y a pas de "eux" les patients, et de "moi" l'assistante sociale.
Finalement c'est mon tour. Je choisis une conseillère femme parce que je me dis quand-même, si jamais ... je prefererais que c'est elle qui me donne le résultat.
Elle cherche dans ses papiers, me demande encore une fois si je suis prête pour obtenir le résultat - et je vous jure que j'avais peur. En plus qu'elle trouve une enveloppe dans mon dossier et moi je sais que tous nos patients ont ces enveloppes-là, normalement avec leur résultats POSITIFS dedans ... J'ai peur vraiment.
Finalement la conseillère me libère des mes angoisses: avec un grand sourire elle me passe mon résultat, ou c'est marqué en rouge: "négatif". Je suis heureuse.
Je pars pour continuer à travailler, je traverse le centre et les couloirs avec les patients, et me rends compte quelle chance que j'ai ... Les gens ici n'ont pas eu la chance d'avoir comme moi un résultat négatif, leur vie s'est changée depuis ce moment-clé du test, le résultat positif, une condamnation à mort, à court ou long terme...des conséquences imaginablement lourdes - pour moi la heurese avec mon test négatif. Et je me jure de ne pas oublier mes angoisses que j'avais en faisant le test et de ne pas oublier que nous tous sommes concernés ...
E.
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